En mal de mots, Bruce me confie son micro
Histoire incroyable, mais vraie.
J'ai fait de la radio ce soir. Oui, oui, j'ai été invité à parler de mon reportage à la radio 702 AM de Joburg. Je pense même qu'un extrait a passé à Highveld Stereo, son cousin FM.
Voici l'histoire.
Ce matin, Ottawa annule mon rendez-vous avec un représentant commercial du consulat canadien à Joburg. Nouvelles directives de Harper: Ottawa décide de tout.
Bref, je me cherche qqchose à faire. J'appelle au bureau de l'agence de presse Bloomberg, où ils ont accès aux fils de presse, pour parler à un collègue. Un dénommé Stewart m'apprend qu'aujourd'hui, vendredi, c'est mort, mort, mort. Moi je voulais de l'action, mais y'en a pas aujourd'hui.
Il me rappelle dans la journée. Il trouvait ça plate pour moi alors il a parlé à des amis de la radio. Ils font une émission sur le monde des affaires à 18h. Bruce Whitfield, l'animateur (voir photo), et Laura Clancy, la réalisatrice, me laissent passer l'heure avec eux dans le studio. C'est pas mal trippant parce que Bruce est un vrai verbomoteur! En plus, il fait plusieurs interviews, autant avec des commentateurs, des collègues journalistes qu'avec un dirigeant d'une grosse compagnie sud-africaine. Au menu, scandale de fonds disparus (allo Norbourg!), assureur en restructuration et transaction BEE lucrative.
Rebref, vers la fin de l'émission, l'ordi central plante royalement. Les jingles sont évaporés dans le néant et Bruce doit remplir le temps mort. D'habitude, la conclusion se fait avec une suite hilarante de montages sonores... Mais là, il faut éviter le 'dead air' et pas question de passer une toune, c'est un TALK show!
Alors je glisse une note à Bruce disant que je veux qu'il m'interview. Il accepte sans broncher et fait même un effort pour prononcer mon nom en français! Il me demande pourquoi diantre les Québécois seraient intéressés par la réforme du BEE...
Je lui réponds qu'au Québec, on pense avoir tout fait pour promouvoir l'émancimation des francophones... Caisse de dépôt, RÉA, Loi 101... Mes lecteurs seront parfaitement intéressés par une réforme qui force les entreprises à décliner 25 % du capital-actions aux Noirs!
«Imagine if you tried this in Quebec. You would force the major Anglo-Canadian companies to have Francophone-Catholic-White-Québécois buy 25 % of their stock ? It would be a huge story!», lui dis-je!
Après mes 90 secondes de gloire, j'ai célébré en mangeant des sushis avec mes nouveaux amis de Joburg!